Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" On regrette très vite le confort qu'on avait à l'extérieur, surtout en pensant aux nombre de personnes qui sont passées par là avant nous. Si les murs pouvaient parler, ils auraient une vie à raconter. Je m'imagine souvent de qui peut bien provenir telle tâche incrustée ou alors quel était le sentiment de ce détenu lorsqu'il dessinait cette image... Pourquoi cette armoire n'a plus de porte. Combien d'heures et de personnes ce matelas a-t-il soutenu avant moi. Dans la même profondeur le jour où cette cellule a été construite, savait-elle que je serais son pensionnaire ?"
- P. (Lantin, 2014)
- P. (Lantin, 2014)
" En arrivant, le réceptionniste m’annonce qu’il ne dispose plus de single et plus de suite. Horreur, étant non-fumeur, lorsque le groom m’ouvre la porte, un nuage surgit de la pièce de 2.3 sur 3.5m. Le mobilier se résume à un lit superposé et une table fixée au mur (dont certains sont couverts de champignons) qui occupent la moitié de la place restée libre par le WC et le lavabo. Pour le rangement, pas de problème 2 caisses en carton sont autorisées (quand il y en a des disponibles). Quant à la télé, il faut encore payer un supplément et sacrifier une des deux chaises disponibles pour la poser ou alors sacrifier l’intimité des toilettes en se servant du paravent pour poser la TV en équilibre dessus…"
- C. (Lantin, 2014)
- C. (Lantin, 2014)
" Arrivée un soir d'hiver en 2007. On me met dans une pièce où se trouve un lit superposé, un WC, un évier, trois armoires dont une cassée, deux étagères. Les murs sont dégoûtants et il fait sombre... je me suis crue au cachot. Et même si la loi de principes dit qu'on peut aménager les cellules à notre guise, ce n'est que rarement le cas." - S. (Lantin, 2014)
" La cellule a un aspect très étrange, car elle représente a elle seule l’enferment. C’est aussi notre seul espace de liberté. On est libres de faire ce qu’on veut, libres de s’approprier l’espace en l’aménageant ou en le décorant comme nous le souhaitons. Sacré paradoxe que de dire que la cellule est l’endroit ou l’on est le plus libre. Ça en dit long sur la prison... Les chiffres aussi parlent d’eux mêmes : 22h/24 dans 24m3 "
- Anonyme (Lantin, 2014)
- Anonyme (Lantin, 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" De petites cellules assez grandes pour placer un lit, une table et une armoire. Heureusement elles disposent de toilette à part avec un évier et un miroir. Fermées 22h sur 24h. Sauf si vous disposez d'un travail, alors vous pouvez voyager dans la section, le temps que vos tâches soient effectuées." - B. (Forest, 2014)
" Les cellules sont trop petites pour deux personnes, trop petites."
- Anonyme (Mons, 2014)
- Anonyme (Mons, 2014)
" Trop petite pour deux personnes. Il n'y a pas d'armoire de rangement."
- F. (Lantin, 2014)
- F. (Lantin, 2014)
" Trop petite. Insalubre." - Anonyme (St Hubert, 2014)
" Toujours petites, à l'étroit.
Souvent triste, le reflet de nos erreurs.
Chaque jour le même rituel, vivre et essayer de rêver.
Un jour meilleur, qui sait, ce qui est sur, un jour,
Une année passée et un nouveau départ à la clef..." - A. (Forest, 2014)
Souvent triste, le reflet de nos erreurs.
Chaque jour le même rituel, vivre et essayer de rêver.
Un jour meilleur, qui sait, ce qui est sur, un jour,
Une année passée et un nouveau départ à la clef..." - A. (Forest, 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" On est loin d'être dans un hôtel 5 étoiles, juste en regardant nos cellules de plus près, elles font 8m2, des fois elles sont remplies de saleté, dentifrice sur les murs, fissures, quand il pleut la pluie s'introduit dans nos cellules par les murs, les cellules sont incomplètes, des armoires sans leurs portes ou alors des portes cassées, quelque fois il y a des champignons, comme partout il y a des gens propres et des sales qui ne prennent pas soin de leurs cellules." - M. (Lantin 2014)
" Les murs sont souvent sales et défraichis, tables abîmées, peu de lumière du jour, WC abîmé, lavabo usé/en morceaux, frigo trop petit."
" Plutôt 5 étoiles en dessous de zéro, c'est comme la température, trop frais en hiver et trop chaud en été. Mobilier vétuste voire inexistant. La déco ne remonte pas le moral et l'espace de 10m2 pour deux, bonjour la claustrophobie! La literie est faite pour ceux qui n'ont pas encore de problèmes de dos mais qui ne sauraient tarder. Côté toilettes, il faut choisir: se faire un nescafé ou utiliser l'eau du thermos pour se laver en hiver. " - J. (Lantin, 2014)
" Les cellules ressemblent au cachot. Pas de chauffage, des trous sur les murs et pas assez d’air. " - Anonyme (Mons, 2014)
" On mange, on dort, on se lave, on va aux toilettes, on lit, on joue, on regarde la TV, on nettoie, dans une cellule. De 2,60m sur 4m, on a une fenêtre qui s'ouvre de 10cm à peine avec des grillages devant. Les murs s'écartent, aucune isolation, il y fait froid, humide et sale. De la rouille à la fenêtre. A 6h30 du matin, vous êtes brusquement réveillé par l'agent, son seul mot est "préau", aucune politesse, c'est rarissime... Le lit en bois, un matelas qui ne sert à rien et pas de coussin si tu n'as pas les moyens de t'en acheter. Pas de point d'eau chaude, seulement froide, un radiateur qui ne fonctionne quasiment pas. Des armoires ou garde-robe, faut pas rêver, fabrication maison avec des caisses à Bécel si tu restes longtemps. Les toilettes, un nid à bactéries. Deux douches par semaine quand tout va bien." - Anonyme (Lantin, 2014)
" Un minimum de confort, mais il faut voir les douches!! Ça commence par le respect de soi-même, la violence est partout. Chacun voit les choses à sa manière, ça dépend de ce qu’ils racontent: oui le frigo est un luxe, oui la télé est un luxe, mais qu’ils viennent quand la porte se ferme..." - Anonyme (Mons 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" Les cellules sont trop petites pour deux personnes (ou plus). Il n’y a pas la possibilité d’une certaine intimité pour nos besoins sanitaires. Manque d’accès à l’eau chaude. Les cellules sont généralement, ici à Mons où Tournai (enfin dans les prisons anciennes), lugubres, sombres, effrayantes. On dirait des chambres de blocus." - Anonyme (Mons, 2014)
" Les cellules: espace de vie. Des cellules de cinq mètres sur deux et demi avec toilette et lavabo dans la même pièce sans aucune fermeture; pour deux détenus où trois pas trop agréable. La fenêtre double vitrage qui fait mal aux yeux ne respecte pas les lois internationales. " - Anonyme (Mons, 2014)
" Manque d'espace vital. Les solos sont transformés en duos, les duos en trios, etc. C'est pas admissible pour les droits de l'homme."
- Anonyme (St Hubert, 2014)
- Anonyme (St Hubert, 2014)
" On est enfermés dans une cellule de 3m de long et 2m de large, soit +/-6m2 de surface et la plupart de temps, on n’y est pas en solo mais bien en duo, devant partager cet espace réduit avec un codétenu. C’est difficile d’y vivre à deux, même si on a la chance de tomber sur un codétenu conciliant.
Pour laver la cellule, ce n’est pas évident, vu la manque de place et l’étroitesse de la pièce. Pour l’intimité c’est pareil, on est obligés de trouver des systèmes avec des draps pour aller au WC sans être à la vue des codétenus. Pour ce qui est de se laver, les douches se donnent 2 fois par semaine, ce qui veut dire que si on veut se laver tous les jours, on doit le faire en cellule, à l’eau froide à l’évier, où si l’on sait acheter une plaque chauffante, alors à l’eau chaude, et évidement avec un système-draps pour ne pas être vu nu par son codétenu ou par les gardiens lorsqu’ils viennent regarder par le guichet. Sans oublier qu'à n’importe quel moment la porte peut s’ouvrir pour un motif où l’autre et on peut nous surprendre en train de faire notre toilette ou lorsqu’on est sur le WC. Heureusement qu’il y a le système-draps, même si c’est pas vraiment autorisé puisque le système pénitentiaire dit que l’on doit toujours être visible pour les gardiens.
Il y a aussi la tension nerveuse due aux bruits, sans cesse le jour comme la nuit, venant du préau, des cellules voisines ou des deux en même temps (cris, hurlements, musique, barreaudage, cannage des cellules (c’est-à-dire frapper dans le portes aussi bien la journée que la nuit), insultes, etc." - Anonyme (Mons, 2014)
Pour laver la cellule, ce n’est pas évident, vu la manque de place et l’étroitesse de la pièce. Pour l’intimité c’est pareil, on est obligés de trouver des systèmes avec des draps pour aller au WC sans être à la vue des codétenus. Pour ce qui est de se laver, les douches se donnent 2 fois par semaine, ce qui veut dire que si on veut se laver tous les jours, on doit le faire en cellule, à l’eau froide à l’évier, où si l’on sait acheter une plaque chauffante, alors à l’eau chaude, et évidement avec un système-draps pour ne pas être vu nu par son codétenu ou par les gardiens lorsqu’ils viennent regarder par le guichet. Sans oublier qu'à n’importe quel moment la porte peut s’ouvrir pour un motif où l’autre et on peut nous surprendre en train de faire notre toilette ou lorsqu’on est sur le WC. Heureusement qu’il y a le système-draps, même si c’est pas vraiment autorisé puisque le système pénitentiaire dit que l’on doit toujours être visible pour les gardiens.
Il y a aussi la tension nerveuse due aux bruits, sans cesse le jour comme la nuit, venant du préau, des cellules voisines ou des deux en même temps (cris, hurlements, musique, barreaudage, cannage des cellules (c’est-à-dire frapper dans le portes aussi bien la journée que la nuit), insultes, etc." - Anonyme (Mons, 2014)
" C’est supportable si on est toute seule en cellule; question grandeur, on se marche dessus à deux et plus aucune intimité. On n'a que de l’eau froide, on se lave, on fait la vaisselle et la petite lessive à l’eau froide. Le bâtiment est très ancien, donc dans certaines cellules il y a de l’humidité et elles sont très peu chauffées." - Anonyme (Mons, 2014)
" Sept pas sur deux, c'est supportable si on est seule. Quand vous arrivez les premiers jours, vous vous croyez dans l’anti-chambre de l’enfer: murs et ambiance glaciale; peu où pas d‘information; une pièce vide et pas de vêtements propres. Avec le temps, vous décorez comme vous pouvez et si vous avez de l’argent, vous achetez du mobilier. Il n'y a que de l’eau froide en été et glaciale en hiver. Le bâtiment est ancien, avec tout ce que cela comporte. Et ne parlons pas de pudeur... tant en cellule qu’à la douche. Il n’est presque pas possible pour ne pas dire impossible d’avoir le minimum d’intimité (si vous êtes deux en cellule) et de dignité. Ça manque de cellules solo, surtout pour les longues peines." - Anonyme (Mons, 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" La cellule est un refuge pour moi. A distance de cette pression, en dehors du brouhaha contant qui souvent passe les portes de 300 kg... néanmoins c’est calme. Même nettoyer ou mettre la table apporte une autre atmosphère qui souvent disparait les jours suivants... on est dans un espace de +/- 4 m sur 2m. Je regarde les appartements et vois des gens qui s’occupent au quotidien, c’est assez pour ne pas toujours voir les murs et les fils barbelés. Récemment, on a reçu un nouveau WC, beau, je suis fier et je crie en riant aux hommes de l’entretien « viens-tu ce soir à la grande ouverture ? ». C’est mon chez moi... Désolé, mais je fais tout pour que ce soit vivable, du moins, j’essaie."
- Anonyme (Leuven Hulp, 2014)
- Anonyme (Leuven Hulp, 2014)
" Spacieuse, ma cellule de 18m2 respire la chaleur, pas une chaleur de vivre, mais de survivre et de labeur. Cellule de 3 personnes, deux lits superposés et mon matelas étendu sur le sol. Espace réduit, mouvements restreints. Dans ma cellule, seul bémol, c'est qu'elle n'est pas que mienne. J'aurais bien pu me contenter de la petitesse de l'espace; mais mon intimité, j'y tiens farouchement; et à trois dans ma cellule de 18m2... franchement l'intimité laisse à désirer. Mais on s'y plaît moi et mes deux co-détenus; puisqu'on n'a pas le choix. On dit souvent que «la prison est dure mais que la sortie c'est sûr»: cette maxime est là à renouveler chaque jour. Comme ça on arrive à mieux supporter, même à en rire. Spacieuse est ma cellule. Sur un ton moqueur, mon co-détenu aime me lancer «Et ouais, home zut home!» chaque matin. Et au lieu de me morfondre et de nous apitoyer sur notre sort, on en rit. «Et ouais, on est chez nous!» Chez nous? Vraiment? Un «Bonjour» qui n'en est pas un de la part des matons juste pour vérifier qu'on respire encore. Et c'est à ce moment précis qu'on se demande: «Qu'est-ce que je fous dans cet endroit ?» Mon home sweet home devient mon home zut home à coup sûr." - B. (Forest, 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).
" Il existe trois types de cellules; toutes font à peu près 4m sur 3m.
D'abord, il y a les "cachots", on y envoie les détenus qui n'ont pas respecté le règlement. Certains y passent 1 semaine, d'autres 1 mois. Les détenus y dorment dans un matelas en mousse posé sur un bloc de béton. Il n'y a pas de fenêtres, une couverture et deux repas sont mis à la disposition des punis. Les cigarettes sont interdites.
Ensuite, il y a les "cellules qui laissent à désirer", la mienne par exemple. Je n'ai pas de miroir, je dois en catiner un de 10cm à 5€. La peinture d'un de mes murs s'effrite, il faut tous les jours nettoyer le sol et enlever la peinture tombée dans les cheveux pendant la nuit. Lors de fortes pluies ce mur dégouline littéralement. Les portes de mes placards ne se ferment pas (quand il y a des portes). On s'y habitue et c'est mieux que le cachot.
Enfin, il y a les cellules neuves qui n'existent que dans les nouvelles prisons. Toutes les cellules du Royaume devraient ressembler à celles-là: télévision d'office, intranet, douche et toilette séparée, téléphone, etc. " - JC
(Lantin, 2014)
D'abord, il y a les "cachots", on y envoie les détenus qui n'ont pas respecté le règlement. Certains y passent 1 semaine, d'autres 1 mois. Les détenus y dorment dans un matelas en mousse posé sur un bloc de béton. Il n'y a pas de fenêtres, une couverture et deux repas sont mis à la disposition des punis. Les cigarettes sont interdites.
Ensuite, il y a les "cellules qui laissent à désirer", la mienne par exemple. Je n'ai pas de miroir, je dois en catiner un de 10cm à 5€. La peinture d'un de mes murs s'effrite, il faut tous les jours nettoyer le sol et enlever la peinture tombée dans les cheveux pendant la nuit. Lors de fortes pluies ce mur dégouline littéralement. Les portes de mes placards ne se ferment pas (quand il y a des portes). On s'y habitue et c'est mieux que le cachot.
Enfin, il y a les cellules neuves qui n'existent que dans les nouvelles prisons. Toutes les cellules du Royaume devraient ressembler à celles-là: télévision d'office, intranet, douche et toilette séparée, téléphone, etc. " - JC
(Lantin, 2014)
Extrait du film IN'/Réalisé collectivement dans le cadre des Ateliers Fugitifs à la Prison de Saint-Gilles par Naser Neziri avec Farid E, Johnny R, Hassan A, Karim El - Un projet de Valérie Vanhoutvinck soutenu bénévolement par 20 professionnels du cinéma belge. Prod: RougiR/Les Rougisseurs-ADEPPI (2000).